
Crédit photo: www.beat.com.au
Après plusieurs mois d’absence, je refais surface avec un nouvel article! Celui-ci aura pour sujet le concert de Julia Jacklin qui se déroula le 27 avril 2017 au Bar Le Ritz PDB. On pourrait dire qu’il s’agissait pour moi d’une soirée d’accomplissement, puisque je désirais à la fois voir cette artiste et ce lieu de diffusion depuis un bon moment.
En effet, je surveillais de très près la carrière de Julia Jacklin au cours des mois précédents. J’avais pu découvrir l’artiste en janvier 2017 alors qu’elle apparaissait dans une live session de Bruxelles Ma Belle, une organisation qui capte de magnifiques prestations musicales dans les décors de la capitale belge. J’avais été séduite par la voix sensible et juste de Julia ainsi que par sa musique vibrant de réconfort. Fait inusité, c’est en découpant une photo de l’artiste dans le Exclaim! que je découvris qu’elle devait performer à Montréal (ça m’apprendra à ne regarder que les jolies images dans les journaux…!).

Cette photo orne maintenant mon bureau de travail.
Comme je le mentionnais en introduction, je n’avais jamais fréquenté Le Ritz PDB auparavant. J’avais emménagé dans le quartier pratiquement au même moment que son ouverture, mais ce point commun n’avait pas suffi à nous réunir. Et en 2015, je devais m’y rendre afin de voir Chocolat en spectacle, mais, je ne sais pour quelle raison, la participation du groupe avait finalement été annulée.
Mon milieu de travail des derniers mois se situant à quelques pas du bar, je n’avais plus aucune raison de résister. J’aimais d’ailleurs le contraste d’une journée bien conventionnelle au bureau suivie d’une sortie dans un lieu punk et obscur (je précise ici que PDB signifie « punks don’t bend »). Toutefois, je n’avais pas pensé que plusieurs heures sépareraient la fin de mon travail et le début du concert de Julia Jacklin. À ce sujet, des professionnels de l’industrie de la musique, tels que la journaliste et musicienne Mar Sellars, remettent actuellement en question l’horaire tardif des concerts, soutenant qu’il diminue la participation du public.
Je m’occupai donc en faisant de l’overtime très léger (avec des pauses Facebook aux 15 minutes), puis en marchant vaguement dans le quartier (un peu comme l’épisode de Tachka à Lyon). À un certain moment, j’eus l’étrange désir de me procurer des cigarettes, achat que je n’avais pas fait depuis des lustres. Je me convainquis que celles-ci me distrairaient pendant les temps morts du concert. Le commis du dépanneur sembla me trouver très divertissante lorsque je lui demandai des menthols. Eh oui, celles-ci n’étaient plus sur le marché depuis près d’un an. Je répliquai d’un rire nerveux et repartis rapidement avec des slims… L’étape suivante fut de me rendre au Ritz PDB. 2 éléments retinrent mon attention lorsque j’y entrai.
Tout d’abord, je trouvai le lieu incroyablement beau. Il faut dire qu’il n’y a pas plus simple que la façade du Ritz PDB; elle est constituée de lignes épurées, de briques brunes et grises ainsi que d’une toute petite enseigne lumineuse représentant une « flèche éclair », le fier logo du bar. Je ne pouvais pas imaginer que son intérieur serait autant éclaté, qu’il allierait à merveille les styles industriel, saloon et punk. Et que dire des panneaux acoustiques multicolores entourant la scène…je ne suis pas musicienne, mais je suis persuadée que plusieurs sont ravis de performer dans un environnement d’une telle qualité!
Ensuite, je suis désolée de ramener ce vieux concept des 2 solitudes, mais je dois avouer que j’avais le sentiment d’être la seule frenchy in the place. Il est plutôt rare que je me retrouve dans cette position, mais je suis consciente que je ne sors pas suffisamment à Montréal ou, du moins, que je ne fréquente pratiquement toujours que les mêmes lieux. Au bout du compte, j’aimais bien l’exotisme de ne pas savoir si je devais commander mon verre en français ou en anglais.
Pas moyen de me laisser absorber par la musique des 2 premières parties du concert, The Fiers et Common Holly. Je tentais encore de découvrir toutes les subtilités de la décoration, je fixais les reflets de la boule disco sur le plancher, je me déplaçais constamment pour ne pas obstruer la vue de mes voisins, etc. Tout bien considéré, je renonçai à aller fumer des slims lors de l’entracte précédant la performance de Julia Jacklin. Je tenais à conserver ma place dans la foule et je choisis plutôt de pitonner sur mon téléphone afin de me tenir occupée.
Et puis, Julia vint calmer mes ardeurs. Elle apparut sur la scène avec une grande sérénité qui me laissa sans mot et m’empêcha de détourner les yeux. C’était exactement ce qui se dégageait de ses chansons et ses vidéos, mais fois 10. Il me fut impossible de discerner ses compositions musicales, le concert prenait plutôt les allures d’une longue et agréable berceuse. En fait, je ne rappelle que de la dernière pièce, soit Don’t Let The Kids Win, la chanson titre de son récent album.
Malgré le fait que le public semblait grandement apprécier la performance de Julia, celui-ci ne chercha pas à en entendre davantage et ne demanda pas de rappel à sa sortie de scène. Sur le coup, je n’arrivais pas à comprendre que l’on puisse désirer mettre fin à ce précieux moment. J’en voulus même quelques instants au public, lui reprochai intérieurement de ne pas être à la hauteur de l’artiste.
Je quittai donc les lieux, cigarette à la main, en tentant de retrouver toute la paix que Julia Jacklin m’avait apportée. Enfin, je me rappelai la chance que j’avais eue d’assister à ce concert et respectai la simplicité de sa conclusion. : )
La Scèneuse